Après un propos liminaire de Christine Gastaud, adjointe au directeur de l’IH2EF, cette session a été ouverte par une allocution de Régis Bordet, président de l’université de Lille. Il a exposé en quoi la laïcité à l’université se distingue de la laïcité à l'école et s'avère, d’une certaine manière, plus aisée à traiter.

Dans sa conférence interactive, Olivier Chovaux, professeur d’histoire contemporaine à l’université d’Artois a développé un propos sur le thème : "Laïcité à l’Université : le territoire du vide ?". Il note que pour 140 établissements d’enseignement supérieur en 2015, et près de 2 millions d’étudiants, les universités n’ont recensé qu’environ 100 faits notables d’atteinte à la laïcité. La laïcité serait-elle un non-problème pour l’université ?
 

Un échange avec des acteurs de tous horizons comme des représentants des étudiants, des personnels administratifs et techniques, des enseignants, a permis de faire ressortir une vision plus contrastée : si la plupart des acteurs semblent penser que "la laïcité n’est pas un problème pesant à l’université", certains, des enseignants en particulier, constatent que "certaines situations posent problème". Pour Emmanuel Parisis, par exemple, directeur général du CROUS de Lille, la laïcité est parfois ardue à mettre en œuvre s'agissant notamment des sujets alimentaires ou des lieux de prière "pilotés de l’extérieur" dans les résidences.

Les auditeurs ont rencontré Cécile Trémolières, proviseure du lycée Gustave Eiffel à Armentières et son équipe de professeurs. Dans ce lycée, parmi les premiers professionnels de France, pour faire suite à l’assassinat de Samuel Paty, la proviseure et Bérengère Duchange, enseignante de philosophie et référente Laïcité et valeurs de la République, ont créé un "collegium laïcité" afin de traiter ce sujet de façon collective et inter-catégorielle. L’expression des professeurs montre une diversité d’appréhension, voire des dissensions.

Auprès de Sébastien Jakubowski, directeur de l’INSPÉ Lille HdF et de son équipe, les auditeurs ont ensuite pu échanger avec les étudiants en formation sur leurs contenus de formation :

• tronc commun ;
• modules complémentaires intégrant la pédagogie de la laïcité et l'enseignement des faits religieux ;
• licence de pré-professionnalisation.

Là encore une vision contrastée se dégage.

Pour conclure cette sixième session, les auditeurs ont été accueillis au lycée Pasteur de Lille pour une séance de travail collectif durant laquelle ils ont été accompagnés par l’ancien recteur Alain Boissinot et le maître de conférence en droit public Raphaël Matta-Duvignau.