La recherche menée comporte deux volets :

• le premier est national et vise à collecter des éléments permettant de dresser un tableau général des problèmes rencontrés par les établissements, de leur évolution, des réponses apportées et d’appréhender le rôle du ministère et des structures nationales (CPU, CGE, réseaux de vice-présidents, etc.) dans la régulation de la crise ;
• le second volet consiste en une enquête approfondie dans cinq établissements dont ce rapport rend plus spécifiquement compte.

Ce travail aborde aussi la question du pilotage scientifique et de la continuité pédagogique pendant la période concernée.
Les chercheuses soulignent que la faible interdépendance des universités constitue simultanément une force et une faiblesse face à la crise liée au Covid-19. D'un côté, une multitude de solutions ont été mises en œuvre dans les établissements. Ces solutions diffusent toutefois rarement dans les établissements, parce qu'elles sont difficiles à standardiser ou à adapter aux modes de production individuels/disciplinaires des activités universitaires.
Elles identifient 3 modèles de gouvernance dans les établissements et constatent que les acteurs "forts" de la gouvernance ne se sont pas laissé imposer un agenda de crise.

Elles estiment que les priorités des établissements, préexistantes et choisies pendant la crise, renforceront les "profils" différents des établissements :

• les universités qui sont accaparées par la gestion de leurs populations étudiantes et de leurs personnels ;
• celles qui visent le research intensive ;
• les écoles qui sont sur un marché des enseignements et des étudiants.

Ainsi, la crise pourrait accentuer les dynamiques de différenciation déjà à l’œuvre au sein de l’ESR.

>> Consulter l'étude Les établissements d'enseignement supérieur et de la recherche face à la crise sanitaire (janvier 2022).

Sources : Science Po, Centre de sociologie des organisations ; CNRS ; Institut de recherche en gestion.