Qu’est‑ce qu’un bon lycée ? Mesurer les effets établissements, au‑delà de la moyenne

Publié le 05 janvier 2022

Évaluer la capacité des établissements scolaires à faire progresser leurs élèves est un exercice complexe, car il est difficile de distinguer ce qui relève de l’effet propre de l’établissement de ce qui relève des caractéristiques des élèves qui y sont scolarisés.

Cet article de recherche présente les deux principaux modèles statistiques (modèles de valeur ajoutée et modèles dits de Student Growth Percentile) qui sont couramment utilisés, et discute leurs apports et limites à la lumière de la littérature récente. Il propose ensuite des indicateurs qui permettent de compléter les mesures classiques de la valeur ajoutée des établissements, en évaluant notamment si les résultats obtenus par les élèves d’un lycée sont plus ou moins dispersés par rapport à ce qui serait attendu compte tenu des caractéristiques de ses élèves.

L'étude montre notamment que :

  • dans la très grande majorité des lycées, les écarts de notes au baccalauréat ne sont pas significativement différents de ceux attendus : la note au brevet est ainsi la variable la plus corrélée aux résultats au baccalauréat ;
  • les résultats obtenus suggèrent que si, pour la majorité des lycées, il n’est pas possible de mettre en évidence statistiquement des effets hétérogènes (les écarts observés sont du même ordre statistique que ceux attendus), à l’inverse environ un sixième d’entre eux ont tendance soit à amplifier, soit à réduire les écarts entre les résultats de leurs élèves. Contrairement à l’opinion parfois exprimée, les lycées "inclusifs", qui parviennent à réduire les écarts de performances de l’ensemble des élèves, ne le font pas en nivelant les résultats de tous vers le bas. Au contraire, ces lycées semblent surreprésentés parmi les établissements qui parviennent à obtenir des résultats supérieurs à ce qui serait attendu au niveau de la médiane.

>> Consulter l'article de Pauline Givord et Milena Suarez Castillon publié dans la revue Économie et statistique n° 528-529 (2021).

Source : Insee