Former pour mobiliser en conscience
"Face à l’urgence climatique, l’effondrement de la biodiversité et la diminution des ressources, il est important d’accélérer la transition écologique, mais la mise en action nécessite d’être bien formé". Selon Benoit Laignel, connaitre, comprendre et assimiler les enjeux constituent les conditions préalables indispensables à la réussite de ce dispositif : "Il est naturel que l’ESR se saisisse de ce volet formation, qui fait partie de ses missions fondatrices avec la recherche". L’objectif est de former à la fois les étudiants et tous les personnels de l’enseignement supérieur et de la recherche, quelles que soient leurs missions et fonctions au sein de l’établissement.
L’intégration des enjeux de transition écologique au sein même des formations délivrées par les établissements relevant de l’ESR repose sur une démarche particulière structurée en 4 étapes :
- former les étudiants de premier cycle aux enjeux, leur délivrer un socle de base de connaissances et compétences ;
- former et sensibiliser les enseignants-chercheurs ;
- intégrer la transition écologique au sein des cursus et des disciplines ;
- encourager la spécialisation : former à de nouveaux métiers "verts", accompagner les évolutions des métiers qui devront intégrer les nécessités d’une transition.
La première étape, celle de la formation des étudiants de premier cycle, est déjà bien avancée. À l’issue de groupes de travail et consultations, des préconisations ont été émises et partagées avec l’ensemble des établissements relevant de l’ESR. La seconde étape fait actuellement l’objet d’un chantier dédié.
Partager les bonnes pratiques et s’inspirer pour agir et réussir
On estime à 20 % la part des établissements de l’ESR qui ont entamé des démarches plus ou moins avancées pour bâtir leur propre schéma directeur "développement durable & responsabilité sociétale et environnementale". Par conséquent, 4 établissements sur 5 n’ont pas pleinement pris en main ce sujet.
"Certains établissements ont mis des choses en place avant la note de cadrage et de préconisations du MESR. Ils ne sont pas forcément très nombreux mais il s’agit de beaux exemples, et je crois beaucoup à l’exemple, au retour d’expérience. Il faut se servir de ces exemples pour emmener les autres établissements, s’en inspirer et les adapter aux échelles et aux contextes particuliers" indique Benoit Laignel.
C’est pour encourager la mobilisation des cadres de l’ESR et favoriser le partage de pistes et d’actions concrètes que l’IH2EF et l’Amue organisaient ces journées d’études autour du plan climat-biodiversité. Ces rencontres, imaginées dans une configuration inter-métier et inter-établissement, ont permis aux acteurs d’ébaucher ou de consolider le plan d’action de leur établissement, à partir d’idées nouvelles ou d’exemples inspirants et modélisants : "On ne part pas de zéro, il faut s’appuyer sur ces expériences".
Parmi les moyens offerts, on trouve par exemple l’idée d’un Centre national de ressources pédagogiques sur ce sujet : "Il a été décidé que ce serait l’UVED (Université Virtuelle Environnement et Développement durable) qui porterait cette initiative pour aider les établissements à trouver les ressources destinées à la formation de leurs étudiants et personnels".
Le besoin criant d’inspiration, de partages et d’échanges autour des initiatives portées par les établissements de l’ESR, ainsi que l’ampleur du projet de déploiement, justifient l’organisation de nouvelles journées d’études à l’IH2EF à l’automne 2024. Sur ce point, Benoit Laignel fait preuve d’optimisme, convaincu des vertus de la formation comme levier de réussite : "Sur la formation, il faut donner à nos étudiants et personnels les moyens de passer à l’action. On peut déjà s’appuyer sur les expériences qui ont été menées pour entrainer, motiver, fédérer. Je suis persuadé qu’on y arrivera !".
Crédits photos : Nathalie Combes
