Après une introduction à deux voix par Élisabeth Laporte, rectrice de l’académie de Strasbourg et Stéphanie Laforge, cheffe du département de l’expertise et des partenariats de l’IH2EF, Élisabeth Laporte a délivré un panorama clair et sans fard de la réalité d’une académie en territoire concordataire. Si la persistance du concordat est un sujet de tension à l’extérieur de l’académie, il lui semble qu’au contraire, à l’intérieur, il oblige au dialogue, crée un sentiment d’unité et est un facteur d’apaisement des tensions.
Les auditeurs ont ensuite bénéficié de l’éclairage très original de Jean-Marie Woerhling, président de l’institut du Droit Local Alsacien Mosellan. L'intervention de Monsieur Woerhling a permis de revenir sur 150 ans de droit local et de répondre à trois questions :
- Quels sont les grands jalons de l’évolution du droit local en Alsace-Moselle ?
- Quelle est la relation du droit local à l’enseignement religieux ?
- Quelles sont les évolutions possibles et souhaitées du droit local ?
Puis un point de vue politique et législatif a été apporté par Bruno Studer, député de la 3e circonscription du Bas-Rhin et président de la commission des affaires culturelles et de l’éducation de l’Assemblée nationale. Il s'est attaché à répondre aux interrogations suivantes :
- Pourquoi la laïcité n’est-elle pas un principe figé ?
- Pourquoi le statu quo n’est-il pas acceptable en Alsace-Moselle ?
- Quels exemples d’expérimentations législatives en Alsace-Moselle ?
La matinée du 8 décembre a été consacrée à l’enseignement des religions à l’école publique en Alsace-Moselle en menant des réflexions sur :
- le statut scolaire local, les fondements juridiques et leurs évolutions récentes ;
- l’enseignement religieux, les programmes d’enseignement, le recrutement et la formation des enseignants ;
- les cours de religion, leur place au sein des établissements et leurs évolutions.
Les spécificités des enseignements catholique, protestant et israélite ont été présentées. Une séquence très intéressante, parfois troublante pour les auditeurs qui ont été surpris par ces modalités inédites ailleurs en France.
Le mercredi après-midi, les auditeurs se sont vus proposer une modalité de travail différente : immergés avec des enseignants de l’académie en cinq groupes au sein d’un dispositif de formation académique, ils ont partagé des études de cas réalistes d’atteintes à la laïcité. Pour clore la journée, ces groupes de travail ont débattu avec les formateurs "laïcité et valeurs de la République" : des échanges riches, parfois controversés, qui montrent la complexité des enjeux.