Nous en retiendrons quatre :
- La première est d’ordre matériel. En formulant le "Doit travailler davantage" : a-t-on vérifié que les conditions matérielles et d’équipement étaient présentes pour que l’élève effectue ce qui lui est demandé ?
- La deuxième est d’ordre conceptuel. En stipulant "Manque de travail ou travail insuffisant" : a-t-on clairement dit à l’élève ce qu’il n’avait pas fait afin qu’il corrige ses manquements ?
- La troisième est de savoir ce qui pourrait susciter la motivation ou l’envie. Il ne suffit probablement pas de dire à un élève "Tu dois travailler" pour qu’il comprenne les raisons qui vont le conduire à faire ou apprendre des choses dont il ne perçoit que très vaguement l’utilité.
- La quatrième est liée à l’autonomie. À quel moment a-t-on vérifié que l’élève avait acquis la faculté de travailler, si possible correctement, seul ?
D’ailleurs n’est-ce pas là l’objectif ultime de la formation des élèves : qu’ils soient en mesure de faire seuls ? Comment et quand leur apprend-on cette compétence ?
Philippe Meirieu fait de ce dernier point l’élément central du travail personnel de l’élève qu’il définit comme un "ensemble de processus mobilisés de façon autonome et personnelle par l’élève pour s’approprier les objets d’enseignement (connaissances et compétences)".
Il ajoute qu’"il ne s’agit pas de former des individus qui n’aient plus besoin d’aide mais de former des élèves qui, progressivement, peuvent décider tout seul de l’aide dont ils ont besoin".
Le discours, couramment admis et répandu, qui lie l’idée d’un équivalent quantitatif entre un temps consacré aux activités studieuses et les résultats scolaires, mérite, à minima, d’être questionné. "Travail personnel et réussite de l’élève" : tel est le thème traité tout au long des épisodes que constituent cette série de podcasts.
Intervenants :
- Claude Bisson-Vaivre, inspecteur général de l’éducation nationale honoraire et ancien médiateur de l’Éducation nationale ;
- Patrick Rayou, professeur émérite en sciences de l’éducation à l’Université Paris 8. Membre du Centre interdisciplinaire de recherche "Culture, éducation, formation, travail" ;
- Benoit Galand, docteur en psychologie et professeur en sciences de l'éducation à l'université catholique de Louvain (UCL). Membre du Groupe Interdisciplinaire de Recherche sur la Socialisation, l'Éducation et la Formation (GIRSEF) et membre associé du Groupe de Recherche sur les Environnements Scolaires (GRES, Canada).