Un parcours singulier au service de l’éducation
Avant d’intégrer l’éducation nationale, Olivier Cafafa a travaillé durant plusieurs années dans le secteur privé : "j’ai d’abord exercé dans la construction de villas de standing, puis au sein d'une concession automobile, deux univers où la relation humaine, la réactivité et la précision sont essentielles", raconte-t-il. Il rejoint ensuite la Guadeloupe, en tant que directeur commercial dans la chimie de maintenance industrielle : une expérience qui le forme au pilotage d’équipes, à la gestion de situations complexes et à la prise de décision en contexte exigeant : "Ces années m’ont appris à écouter, fédérer, décider vite et garder mon calme dans la tempête, des compétences qui s’appliquent aussi très bien à la vie d’un établissement scolaire."
Souhaitant comprendre pleinement le terrain éducatif avant de prétendre diriger un établissement, il s’engage également comme professeur contractuel dans un lycée professionnel : "J’ai compris qu’avant de piloter, il fallait d’abord observer, comprendre et respecter la réalité de la classe."
Son engagement pour l’éducation se précise lorsqu’il ressent le besoin de donner davantage de sens à sa carrière. Diplômé d’une grande école de commerce et titulaire d’un diplôme de Directeur de cabinet, il découvre la 3ᵉ voie du concours de personnel de direction : "J’ai réalisé qu’on pouvait transformer la société par l’éducation autant que par la politique."

La 3ᵉ voie : une porte d’entrée pour des profils diversifiés
La 3ᵉ voie permet à des professionnels ayant acquis des responsabilités dans d’autres secteurs d’accéder aux fonctions de direction d’établissement. Elle incarne à la fois la reconnaissance de parcours diversifiés et l’apport d’expériences complémentaires au système éducatif. Selon Olivier, "cette différence de culture professionnelle est précisément ce que la 3ᵉ voie valorise : la rencontre entre deux univers, celui de l’efficacité et du pilotage stratégique, et celui de l’humain, de la pédagogie et du sens. Elle est une chance, à la fois pour les candidats et pour l’institution".
Pourtant, il regrette le manque de visibilité de cette voie d’accès : " La 3e voie mériterait d’être mieux connue et reconnue : c’est une voie d’exigence et de mérite, qui attire des candidats engagés, porteurs d’expériences riches et utiles au service public."
Une préparation exigeante et structurée
Sa préparation au concours a été marquée par la combinaison de plusieurs dispositifs. Il a suivi la formation délivrée par son académie, la Guadeloupe, bénéficiant du soutien d’une "équipe bienveillante, dynamique et passionnée, qui accompagne avec exigence mais toujours dans un esprit d’entraide". En complément, plusieurs immersions en collège et en lycée lui ont permis d’observer le métier de personnel de direction de l’intérieur et de confronter ses représentations à la réalité du terrain.
Olivier s’est aussi appuyé sur les ressources documentaires de l’IH2EF, notamment les nombreux épisodes de l'émission Au Périscope : "Ils permettent d’acquérir la culture professionnelle, de se familiariser avec le vocabulaire du métier et d’entrer peu à peu dans la logique institutionnelle." Des lectures spécialisées ont complété cette préparation intensive.
Des rencontres inspirantes et des échanges avec des professionnels du champ, dont certains spécialistes du pilotage éducatif et formateurs aguerris, ont contribué à affiner sa compréhension du rôle de personnel de direction.
Premiers pas en tant que principal adjoint
Pour son année de stage, Olivier rejoint l’hexagone. Il découvre chaque jour l’équilibre subtil entre gestion opérationnelle et pilotage stratégique. "La gestion des évaluations nationales, par exemple, n’est pas qu’une question logistique : elle s’inscrit dans le suivi des apprentissages et dans la réflexion collective sur la réussite des élèves." Cette dimension du métier suppose d’accompagner les équipes, de donner du sens aux données recueillies et de créer un cadre où chacun contribue à l’amélioration des résultats. Son parcours antérieur lui est précieux à cet égard : "Le management m’a appris à écouter avant d’agir, à repérer les dynamiques humaines et à donner à chacun les moyens de réussir. Cela m’aide aujourd’hui à fédérer sans imposer et à chercher toujours la solution la plus juste."
En parallèle de ses fonctions quotidiennes au cœur de l’activité du collège, Olivier suit un parcours de formation départemental et académique, fait de nombreux rendez-vous qui nourrissent sa pratique. Au sein de la promotion Anita Conti, il participe également à la formation initiale statutaire délivrée par l’IH2EF tout au long de l’année scolaire, à destination des nouveaux personnels de direction : des moments forts qui concourent à l’adoption des bons gestes professionnels et facilitent le partage de pratiques modélisantes entre pairs.
Ses plus grandes motivations au quotidien sont la dimension humaine du métier et la possibilité de transformer des idées en projets concrets pour les élèves : "Voir une idée devenir un projet, un projet devenir une dynamique d’équipe, et cette dynamique produire des réussites concrètes chez les élèves, c’est extrêmement gratifiant." s’enthousiasme-t-il.
Se lancer pour transformer un système et se transformer soi-même
Son conseil aux candidats qui hésitent encore : "On n’entre pas dans cette fonction par hasard ni pour changer de carrière, mais bien pour donner du sens à son engagement. Le maitre mot est "oser": oser se confronter à un univers nouveau, oser apprendre, oser parfois ne pas tout maîtriser. La 3ᵉ voie est une belle aventure, un voyage exigeant mais passionnant".
"Piloter un établissement scolaire, c’est un peu comme diriger une entreprise… sauf qu’ici, le “résultat” se mesure en sourires d’élèves et en réussite éducative", conclut Olivier.
La 3ᵉ voie du concours de personnel de direction offre une opportunité unique à celles et ceux qui veulent combiner engagement humain, sens du pilotage et volonté de transformer concrètement la réussite éducative. Les expériences issues du secteur privé, d’autres fonctions publiques ou ministères, ou du monde associatif, deviennent ainsi des leviers supplémentaires de transformation et d’efficacité du système éducatif.





