Depuis très longtemps les études empiriques, les interventions scolaires et les entretiens avec des enfants d’âge scolaire ont permis d’identifier des caractéristiques communes aux établissements où les élèves sont les plus satisfaits (Aldridge et al., 2016 ; Comer et Ben-Avie, 1996 ; Gilman et Huebner, 2003 ; Suldo et al., 2013) :
- l’offre d’activités académiques engageantes ;
- l’ordre et la discipline ;
- l’implication des parents ;
- la bienveillance, le respect et la confiance parmi les élèves ;
- les bonnes relations entre élèves et enseignants (compétences et bonnes capacités relationnelles des enseignants) ;
- l’équité (quels que soient leur statut socio-économique et leur appartenance ethnique, garçons et filles sont traités sur un pied d’égalité par les membres du personnel de leur établissement et ont accès aux mêmes matériels, activités et possibilités).
"C’est dans le but d’améliorer cette satisfaction, ce que l’on nomme désormais le climat scolaire, que les établissements scolaires organisent et structurent leur fonctionnement en une microsociété qui suit le cadre réglementaire d’une démocratie confiante et bienveillante. Pour y parvenir, l’une des démarches consiste à donner aux élèves la possibilité de faire entendre leur voix, parce qu’ils peuvent appréhender les questions relatives à la qualité du climat scolaire et aux relations au sein de l’école sous un autre jour que les chefs d’établissement ou les enseignants "(Levin, 2000 ; Mitra, 2003).
"De plus, la mise en place d’un dispositif permettant aux élèves d’exprimer leur point de vue offre aussi l’avantage de les amener à s’approprier leur établissement et à gagner en autonomie" (Mitra, 2003 ; Rudduck et Flutter, 2000).
L’enquête PISA précédemment mentionnée fait ainsi la préconisation suivante pour l’action publique :
" À l’âge de 15 ans, de nombreux élèves sont très sensibles aux comportements injustes de leurs professeurs envers eux ; or cette injustice perçue peut affecter leur sentiment d’appartenance et leur engagement à l’école. Il pourrait être utile de mettre l’accent, dans les programmes de formation des enseignants, sur les compétences de communication, la capacité de gérer les problèmes comportementaux et les approches pédagogiques afin de les aider à établir des relations positives avec leurs élèves et à les soutenir. Les établissements d’enseignement peuvent également envisager de solliciter régulièrement l’avis des élèves sur la qualité du climat d’apprentissage et les relations qu’ils entretiennent à l’école."
Nous vous proposons, au cours de cette série de podcasts, de nous intéresser à ces questions de punitions, de sanctions et de sentiment de justice à l’École qui impactent directement l'impression de bien-être, de réussite scolaire et de confiance qui forgent le devenir des adultes en construction que sont les élèves.
Intervenants :
- Valérie Caillet, maîtresse de conférences en sociologie à l'INSPÉ de CY Cergy Paris Université ;
- Benjamin Moignard, professeur des universités en sciences de l'éducation, directeur de l'École doctorale Éducation Didactique Cognition (EDC), directeur-adjoint à la recherche, INSPÉ de Versailles ;
- Eric de Barbieux, professeur émérite à l'Université Paris-Est Créteil.