Intitulé "Éviter les ruptures. Faciliter les transitions", le rapport 2024 s’appuie sur les 23 700 saisines traitées par le réseau des médiateurs au cours de l’année. En progression de 16 % en un an et 50 % en cinq ans, ce chiffre illustre une dynamique forte autour de la médiation, aujourd’hui pleinement inscrite dans le paysage de l’Éducation nationale.
La médiation joue un rôle essentiel pour améliorer la qualité du service public, simplifier les démarches, et favoriser une gestion de proximité dans les établissements. Elle s’inscrit aussi dans une tendance nationale plus large, soutenue par le ministère de la Justice et le Conseil d’État, en faveur des modes alternatifs de résolution des différends.
Parmi les saisines :
- 76 % émanent des usagers, dont près de 49 % concernent des élèves du second degré. Le premier degré connaît une augmentation notable (+105 % en cinq ans) ;
- 27 % sont formulées par des étudiants, notamment dans le contexte de l’enseignement supérieur privé, où les saisines sont en nette hausse ;
- 24 % proviennent des personnels, avec une attention particulière aux non-titulaires, dont les réclamations ont plus que doublé depuis 2019 (+141 %), notamment chez les contractuels non enseignants, comme les AESH.
Le rapport met également l’accent sur les transitions délicates : entrée dans la carrière, reconversions professionnelles, orientation ou réorientation, ruptures de parcours. Ces moments de bascule peuvent devenir des points de fragilité s’ils ne sont pas suffisamment accompagnés.
Pour les personnels, la médiatrice invite à davantage de vigilance lorsque des événements personnels ou professionnels affectent le parcours d’un agent. Elle recommande un accompagnement individualisé, souple et humain.
Pour les élèves, l’École doit pouvoir offrir un soutien renforcé lors des étapes clés, en particulier pour les jeunes en situation de vulnérabilité. L’enjeu est de permettre à chacun de construire un projet d’avenir, dans une logique de prévention du décrochage scolaire.
Pour les étudiants, la question des passerelles et des réorientations reste un point de vigilance : les dispositifs existants ne suffisent pas toujours à garantir la continuité des droits ou à sécuriser les parcours. La médiation plaide pour une meilleure fluidité et un accompagnement renforcé, notamment pour les étudiants en situation précaire ou en situation de handicap.
Enfin, le rapport 2024 revient sur plusieurs recommandations antérieures encore pertinentes, visant à mieux prendre en compte les situations individuelles, dans le respect du cadre légal, mais avec équité et humanité.
>> Consulter le rapport annuel 2024 de la médiation de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur, sur le site du MENESR
Source : Ministère de l’Éducation Nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche